Nous entrons en résistance face à Donald Trump !

Quand il baisse les impôts sur les sociétés aux États-Unis, il entraîne tous les pays du monde dans une course au moins-disant fiscal, ce qui appauvrira mécaniquement les services publics et augmentera des inégalités déjà insoutenables: les 1% les plus riches du monde possèdent la moitié de la richesse mondiale ! Quand il relance l’exploitation pétrolière tous azimuts aux Etats-Unis, ce sont les efforts mondiaux pour sortir des énergies fossiles qui sont sapés. Quand Mark Zuckerberg supprime la modération sur les réseaux sociaux qu’il possède (Instagram, Facebook) pour faire allégeance à Trump, il ouvre les vannes aux discours de haine et à la désinformation, qui favorisent l’insécurité et la violence.

Ses ennemis, Donald Trump n’a cessé de les nommer : le progressisme, l’égalité, l’écologie, le féminisme, les services publics, la justice fiscale, le droit international. Bref, tout ce que nous défendons.En Europe, le ver est dans le fruit.

La nouvelle internationale masculiniste, populiste et impérialiste que représentent Donald Trump et Elon Musk peut compter sur la complicité et la collaboration des extrêmes droites en Europe. Loin de s’opposer à leur ingérence, elles la facilitent. Et ils nous donnent des leçons de souveraineté ! Jordan Bardella a voulu décerner le prix Sakharov du Parlement européen à Elon Musk. Son groupe politique tente depuis plusieurs semaines toutes les manœuvres possibles pour l’inviter à s’exprimer dans l’hémicycle. La Première ministre italienne réactionnaire, Giorgia Meloni, a signé un contrat avec l’entreprise Starlink d’Elon Musk, pour lui confier le cryptage de toutes les communications du gouvernement italien, y compris militaires.

Il y a peu, des députés européens ont proposé de nommer Elon Musk au prix Nobel de la paix. Rien que ça. L’initiative ne vient même pas de l’extrême-droite, mais de la droite « classique », celle qui forme le plus grand groupe au Parlement européen, le PPE (celui de François-Xavier Bellamy, représentant “Les Républicains”). On aurait espéré que la droite se contienne un peu après l’engagement total d’Elon Musk envers l’extrême droite européenne (AfD en Allemagne et Reform UK au Royaume-Uni), mais non, ils en redemandent.

Les plus puissants de ce monde veulent s’affranchir des règles de droit et prétendent qu’ils le font au nom de la liberté. Rien n’est plus faux. La destruction des normes collectives ne sert qu’une seule liberté, la leur. Celle de dominer et de s’enrichir, au détriment du plus grand nombre.

Je pense à cette citation qu’aimait tout particulièrement Gisèle Halimi : « Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit ». C’est bien là le modèle auquel s’attaquent Trump & Musk, le modèle européen. Celui qui, à travers sa régulation et ses lois, prétend réguler leur toute puissance.

Face à cette recomposition du monde, l’Europe doit devenir un grand pôle de résistance au trumpisme. Donald Trump veut remplacer l’ordre mondial fondé sur le droit et le dialogue multilatéral, par la diplomatie du « deal » ? Nous devons lui répondre que nos lois ne sont pas à vendre. Elles ne feront jamais l’objet d’une quelconque transaction – en l’échange de quoi ? Nous ne renoncerons pas à l’application de nos lois contre la haine et la désinformation sur les réseaux sociaux pour faire plaisir à son ami Elon Musk.

N’oublions jamais qu’en Europe, même si nos acquis sont fragiles, nous avons des lois environnementales parmi les plus ambitieuses au monde, un système de santé abordable, la protection sociale, ou encore une espérance et une qualité de vie supérieures à celles des États-Unis.

L’Europe doit être un refuge pour toutes celles et ceux qui se battent pour la justice et le progrès social : Aimons-la, défendons-la, faisons-la grandir.

Je profite de cette newsletter de janvier pour vous souhaiter à vous, ainsi qu’à ceux qui vous sont chers, une très bonne année 2025 ! Je vous souhaite d’être heureux, en bonne santé, de vous accomplir dans ce que vous aimez.

Pour ma part, cette année commence de la meilleure des manières : j’ai inauguré ce weekend ma permanence de députée européenne à Nîmes, dans le Gard, à quelques encablures de mon ancien lycée. Haut les cœurs !