La justice fiscale fait consensus en France

21-10-2025

Chloé Ridel au Parlement européen

Le vent a tourné. À force d’injustices et de débats, un consensus est en train de se dessiner en France : les ultra-riches doivent participer à l’effort national. Les Français qui ont massivement rejoint les cortèges des manifestations du jeudi 18 septembre l’ont affirmé avec force.

Notre dernier sondage publié sur ce sujet est limpide : 86 % des Français approuvent un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. Dans chaque famille politique, l’adhésion est là : chez les sympathisant-es de la gauche, mais aussi au centre, à droite, et jusque dans l’électorat du RN alors que Marine Le Pen et Jordan Bardella se sont toujours ouvertement placés du côté des grandes fortunes.

La demande populaire de justice fiscale a reçu cette semaine un soutien inattendu : Arthur Mensch, PDG de Mistral AI et figure de la French Tech. Qu’un entrepreneur à la tête d’une des plus importantes pépites technologiques françaises tienne ce langage n’est pas anecdotique : cela signifie que l’exigence d’équité n’est pas l’ennemi de l’innovation, qu’elle n’oppose pas la réussite au bien commun, et qu’elle peut, au contraire, rétablir une solidarité dont notre pays a besoin.

Même son de cloche chez l’un des principaux représentants du patronat, Michel Picon, qui a déclaré cette semaine lui aussi : « Je vais demander au Premier ministre – oui je sais que ce n’est pas à la mode dans la bouche d’un patron – de taxer les dividendes, de taxer davantage les revenus financiers, de taxer davantage les revenus fonciers ».

Quel chemin parcouru ! C’est une victoire culturelle : les Français expriment clairement qu’ils n’acceptent pas qu’on leur impose des efforts supplémentaires sans que les grands patrimoines ne contribuent pas, eux aussi et à la même hauteur, à l’intérêt général.

Alors, merci à celles et ceux qui ont tenu bon, et d’abord à Gabriel Zucman qui a défendu la justice fiscale avec ténacité contre vents et marées. Le résultat est là. J’entends bien qu’une bataille de chiffres doit s’ouvrir : modalités, failles, rendement, assiette… Très bien ! Ce débat doit avoir lieu pour aboutir à un dispositif robuste.

Reste l’essentiel : transformer l’adhésion populaire en actes. Une victoire culturelle n’est qu’un commencement. Il nous faut maintenant construire la majorité politique capable de la traduire en loi. Au travail.

 

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