Ma première newsletter

Chloé Ridel, députée européenne, au Parlement européen

13-10-2024

"Une victoire est un rêve qui n’a jamais cédé"

C’est avec bonheur que je vous adresse ma première « newsletter ». Au Parlement européen, j’exerce mon premier mandat d’élue et je mesure l’honneur qui m’est fait. J’ai envie de vous parler régulièrement ici de mes combats et du monde tel que je le perçois, en tant que députée européenne mais aussi en tant que citoyenne.


En France, le gouvernement de Michel Barnier est entré en fonction avec l’approbation de Marine Le Pen, en trahison du “front républicain”. Il n’aura fallu attendre que quelques jours pour en constater le danger : notre nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est illustré par une attaque grave contre l’Etat de droit, dont il estime qu’il n’est pas “intangible”. Il n’aura été que légèrement rappelé à l’ordre.


Il ne faut rien céder face à ces attaques dans un moment où nous constatons, partout en Europe et dans le monde, la convergence de la droite et de l’extrême-droite autour d’un projet autoritaire, identitaire, conservateur. Le grand artisan de cette fusion idéologique est l’autocrate Viktor Orban, Premier ministre de Hongrie: il l’a théorisée depuis des années et mis en pratique. Il se trouve qu’il s’est exprimé cette semaine devant le Parlement européen, puisqu’il occupe pour six mois la présidence de l’Union européenne. J’observe son pouvoir depuis des années et je tremble qu’il ait été invité dans le temple de la démocratie européenne, lui qui a tant de mépris pour elle.


Soutien fervent de Donald Trump, ami de Vladimir Poutine et de Xi Jinping, Orban est l’inventeur du concept de démocratie “illibérale” : un régime où les citoyens peuvent voter mais où l’Etat de droit n’existe plus. Alors que nos peuples font face à la hausse des prix de l’énergie, du logement, que de nombreux agriculteurs travaillent pour un salaire de misère ou que la planète se réchauffe… Orban dirige ses coups contre ce qu’il appelle “la propagande LGBT”, les couples de même sexe et bien sur contre les immigrés de confession musulmane. Cette semaine, alors que nous avons soutenu la hausse des droits de douanes européens sur les voitures électriques chinoises, pour protéger notre industrie et nos emplois de la concurrence déloyale, Viktor Orban a voté contre !

 

Nous continuerons de subir cette avancée de l’extrême droite tant que l’on n’aura pas fait le même travail qu’elle : renouveler nos idées, nos méthodes, coordonner toutes les forces de la gauche progressiste en Europe, qui sont bien moins rassemblées que ne le sont les forces identitaires.


Le Parlement européen doit défendre notre modèle démocratique et les droits humains, non seulement sur notre continent mais partout à travers le monde. C’est pourquoi, dès mon arrivée, j’ai proposé la candidature de femmes palestiniennes et israéliennes qui se battent ensemble pour la paix au prix Sakharov, la plus haute distinction remise par le Parlement qui sera décernée à la fin de l’année. À travers ce prix, notre groupe au Parlement européen, les Socialistes & Democrates, veut envoyer un message de réconciliation et de justice au Proche-Orient mais aussi affirmer que les femmes et leurs enfants sont les premières victimes des conflits armés, et qu’elles doivent avoir voix au chapitre dans les négociations de paix. Pendant ce temps, le groupe de Jordan Bardella au Parlement européen propose la candidature… d’Elon Musk, un libertarien masculiniste premier soutien de Donald Trump. Deux visions du monde. Nous saurons prochainement laquelle l’a emporté.


À force de travail et d’écoute, nous parviendrons à changer le monde pour le meilleur. J’ajouterai aussi : à force de détermination. Ne pas céder face aux difficultés, défendre ce que l’on croit juste même si cela paraît impossible. Qui aurait cru que les femmes obtiendraient le droit d’avorter ou qu’aujourd’hui, on s’interroge sur la culture du viol, après des siècles de domination masculine ? Qui aurait cru les congés payés avant l’arrivée du Front populaire ? La sécurité sociale ? Qui aurait cru la réconciliation au Rwanda après le génocide, ou la fin de l’apartheid en Afrique du Sud ? Je pense souvent à cette phrase de Nelson Mandela : “Une victoire est un rêve qui n’a jamais cédé”.


Il y a tant de choses dont j’aurais aimé vous parler plus longuement : le procès Mazan et l’incroyable force de Gisèle Pélicot, l’état de nos finances publiques…mais j’ai promis de ne pas être trop longue pour cette première newsletter. J’espère qu’elle vous aura plu. N’hésitez pas à y répondre directement si vous avez des remarques à me faire !

Sincèrement,


Chloé Ridel.

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