En mission à la Cour Pénale Internationale pour le Parlement européen

30-11-2025

Chloé Ridel en commission parlementaire au Parlement européen

Au Parlement européen, une nouvelle coalition entre droite et extrême droite s’est forgée depuis le début de mon mandat autour d’un objectif principal : détruire méthodiquement les ambitions écologiques, sociales et de protection des droits humains de l’Union européenne.

La semaine dernière, nous avons résisté tant bien que mal à un premier assaut contre une grande loi européenne adoptée il y a un an seulement : le “devoir de vigilance” des multinationales, c’est-à-dire la mise en responsabilité des grandes entreprises pour qu’elles respectent les droits humains, les travailleurs et l’environnement, sur toute leur chaîne de valeur.

Pour bien comprendre, il faut revenir à la catastrophe du Rana Plaza en 2013 au Bangladesh. 1135 ouvriers avaient trouvé la mort dans l’effondrement d’un immeuble d’ateliers textiles produisant pour de grandes marques européennes. Ce choc pour le monde entier avait permis de faire avancer une vieille idée portée par la gauche et les syndicats : imposer aux multinationales un devoir de vigilance, pour qu’elles soient tenues responsables de leurs actes sans se cacher derrière des filiales ou des sous-traitants qui mettent en danger la vie de leurs salariés. Autrement dit, pas de profits sur la misère ou sur la vie humaine.

La loi sur le devoir de vigilance votée par le Parlement européen sous la précédente mandature était une révolution juridique, disaient certains, qui faisait de l’Europe un modèle pour le reste du monde.

C’était sans compter l’idéologie des droites européennes qui, désormais plus puissantes au Parlement européen, expliquent que cette loi de progrès social plomberait la compétitivité des entreprises européennes. Au nom d’une soi-disant “simplification”, elles poussent un agenda de dérégulation rétrograde et climatosceptique : dans leur viseur, en plus de la loi sur le devoir de vigilance dont nous venons de parler, il y a aussi celle sur l’obligation pour les plus grandes entreprises de publier des informations sur leur impact environnemental et social, ou encore une simple loi de surveillance des forêts européennes pour notamment les protéger contre les méga-feux.

À chaque vote, la méthode est la même : la droite menace ouvertement de s’allier avec l’extrême droite si nous, forces de gauche du Parlement européen, refusons les reculs qu’elle nous propose.

Ces assauts contre le droit européen sont organisés main dans la main avec les États-Unis de Donald Trump : la semaine dernière, les États-Unis et le Qatar ont menacé de remettre en cause leurs livraisons de gaz aux pays de l’Union européenne si nous ne revenions pas sur notre législation créant un devoir de vigilance des multinationales. Donald Trump l’a demandé, la droite européenne s’est exécutée.

Alors que notre continent est à un tournant de son histoire, la déconstruction des quelques acquis sociaux et environnementaux conquis à l’échelle européenne aurait de lourdes conséquences pour notre avenir. Tout comme se plier aux injonctions d’un Président américain qui n’a jamais caché son hostilité vis-à-vis de l’Union européenne et de son modèle.

Toutes celles et ceux qui refusent la résignation et la vassalisation doivent relever la tête et construire des majorités pour une Europe souveraine, courageuse, qui ne renonce jamais aux valeurs qui devraient être au coeur de son identité : la défense inconditionnelle des droits humains, la liberté, la démocratie, mais aussi de nos acquis sociaux et de nos règles écologiques qui nous distinguent du reste du monde. Si nous abandonnons ces valeurs, nous abandonnons le projet européen.

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